Détour ou raccourci (1)

“Ne te fie pas à ta propre intelligence, mais place toute ta confiance dans le Seigneur.” Proberbes 3. 5-6 

Après avoir quitté l’Egypte, les Israélites auraient pu rallier le pays de Canaan en moins de quinze jours, s’ils avaient pris le chemin le plus court, près de la Méditerranée. Pourtant Dieu ne choisit pas ce “raccourci”, Il leur fit faire un long détour qui les força à rester dans le désert pendant près de 40 ans. Il avait des leçons à leur apprendre et comme ils regimbaient au lieu de se soumettre à Son enseignement, Il a dû les discipliner. Aucune discipline n’est agréable, il est difficile néanmoins d’assimiler certaines leçons sans un minimum de contrainte. Parfois il suffirait de si peu pour éviter la discipline ! Arrivés à la frontière de Canaan, les Israélites devaient seulement faire preuve d’un minimum d’obéissance. L’ennui, c’est qu’ils réfléchissaient trop : combien de fois faisons-nous la même chose ? Nous évaluons le pour et le contre, nous analysons les risques, nous imaginons les conséquences de chacun des choix possibles, au lieu de faire confiance à Dieu et d’aller de l’avant. Nous voyons des géants là où il n’y a que des hommes. Dieu a donc besoin de nous isoler, de nous “mettre au désert” afin que nous nous rendions compte que Lui seul nous est indispensable. Nous sommes aussi très impatients d’arriver à notre destination. Si vous êtes en route vers un rendez-vous important et que soudain vous voyez sur la route un panneau indiquant: “Route barrée. Déviation...” comment réagissez-vous ?

Crier votre frustration est probablement votre réaction initiale. Peut-être direz-vous plus tard :“Je vais en profiter pour admirer les méandres de cette route que je ne connaissais pas !”Vous n’auriez jamais emprunté ce détour si vous n’y aviez pas été obligé. La vie est ainsi faite de méandres, de détours, que Dieu permet pour plusieurs raisons. Même si vous ne les comprenez pas, l’important est de se rappeler les paroles divines :“Vos pensées ne sont pas Mes pensées, Mes façons de faire ne sont pas les vôtres...”(Esaïe 55.8). Souvenez-vous d’un détail : c’est nous qui voyons des détours, pas Dieu. Il a tout programmé méticuleusement et rien ne le surprend: “Moi, Je sais les projets que J’ai formés à votre sujet...” (Jérémie 29.11). Ecoutez-Le quand Il vous dit : “Ce détour correspond au chemin que J’avais tracé pour vous il y a bien longtemps. Je sais où il vous mène et Je connais les moindres détails de ce parcours. Alors faites-Moi simplement confiance !” C’est ce qu’a fait Paul, le jour où l’Esprit l’empêcha de continuer son ministère en Asie Mineure (actuelle Turquie), pour commencer à prêcher l’Evangile en Europe (Lisez Actes 16.6-10). La déviation, si frustrante à nos yeux, est en fait le chemin prévu par Dieu. Et le chemin le plus court vers Ses bénédictions !

Détour ou raccourci (2)

“Pendant quarante ans, Tu as pourvu à tous leurs besoins...” Néhémie 9. 21

L'avantage d’emprunter la déviation prévue par Dieu, c’est la promesse qu’Il sera présent à chaque courbe de la route. Sur le parcours du Tour de France sont prévus des points de ravitaillement pour les coureurs. De même Dieu avait tout organisé pour Son peuple, nourriture, eau, bivouacs, temps de repos, activités essentielles et protection constante. Comme Néhémie l’explique, les Israélites n’ont jamais manqué de rien pendant toutes ces années. Il continue : “Leurs vêtements ne se sont pas usés et leurs pieds n'ont pas enflé” (v. 21). S’Il a agi ainsi avec Son peuple malgré les nombreuses révoltes émaillant leur voyage, croyez-vous qu’Il agira différemment avec vous ? S’Il vous conduit sur un chemin encombré de détours et de déviations, soyez assuré qu’Il pourvoira à tous vos besoins. Prenez exemple sur Joseph : la vision que Dieu lui avait accordée était bien réelle, néanmoins une bonne partie de sa vie s’est écoulée à suivre un très long détour. Joseph avait-il été averti des méandres que sa vie devait suivre ? Bien sûr que non. Il faisait simplement confiance à Dieu, sachant, comme il l’affirme à ses frères plus tard, que “le mal que vous comptiez me faire, Dieu comptait en faire du bien...” (Genèse 50.20).

Dieu est capable et désireux de vous “porter comme un homme porte son enfant tout au long du voyage qui vous a menés ici” (Deutéronome 1.31). Même si parfois le détour s’avère périlleux et fatiguant, recherchez la main de Dieu et continuez d’avancer par la foi. Sa présence est tout ce dont vous avez besoin pour parvenir à votre destination, détours ou pas. Si le paysage ne vous est pas familier, ou carrément hostile, Dieu le connait dans ses moindres détails : c’est Lui qui l’a créé, ne l’oubliez pas ! Il ne s’est jamais perdu ! Il a promis de vous conduire quel que soit votre parcours. N’a-t-Il pas déclaré à Jacob : “Je suis avec toi, Je te protégerai partout où tu iras et Je te ramènerai dans ce pays. Je ne t'abandonnerai pas, Je ferai tout ce que Je t'ai promis” (Genèse 28.15). Au terme des années de “détour” Dieu le ramena sur la terre qu’Il avait promis de donner aux descendants d’Abraham. Il fera de même avec vous. Il accomplira tout ce qu’Il vous a promis. En attendant, profitez des méandres de votre vie, même si certains sont moins agréables que d’autres !

Détour ou raccourci (3)

“Je sais vivre dans la pauvreté aussi bien que dans l'abondance. J'ai appris à être satisfait partout et en toute circonstance...” Philippiens 4.12 

Avouons-le, nous aimons les raccourcis. Enfants, nous trouvions excitant, lors de sorties à la campagne en famille ou en groupe, de devancer le petit copain ou la petite sœur qui prenait le chemin normal. Notre esprit inné de compétition nous pousse à chercher des raccourcis pour arriver le premier au sommet de notre carrière. les détours nous paraissent inutiles et frustrants. Pourquoi Dieu les permet-Il ?

1- Parce que tout dans la vie est affaire d’expériences. Plus nous en faisons et mieux nous apprenons. Brûler les étapes n’apporte rien, si ce n’est nous enfler d’orgueil. Mais Dieu est peu intéressé par nos résultats : Il préfère nous voir grandir et développer un caractère proche de celui de Son fils. Considérez la vie de Paul : après sa conversion, comme tout néophite, il brûle de prêcher la Bonne Nouvelle. Où Dieu l’envoie-t-Il : passer presque trois ans dans le désert d’Arabie ! La Bible ne nous dit pas ce qu’y furent ses occupations. Comme Moïse ou Elie avant lui, il apprend des leçons qu’il n’aurait pu apprendre nulle part ailleurs. Et la première d’entre elles est celle-ci : connaître Dieu est plus important que recevoir Ses bénédictions. Voilà pourquoi plus tard il a pu écrire : “j’ai appris à être satisfait partout et en toute circonstances”. 

2- Parce que l’humilité est essentielle si nous voulons servir Dieu selon Ses plans.Rien de tel que des années d’humble apprentissage pour former des serviteurs fidèles et endurants.
 
3- Pour nous faire apprécier la joie de nous trouver en Sa présence. Aller droit au but risque de nous faire oublier la joie de marcher jour après jour près de Celui qui nous aime et qui se plaît à nous accompagner. Le bonheur se découvre dans la marche, pas sur la ligne d’arrivée. Le problème avec la trépidation de la victoire, c’est qu’elle ne dure pas ! Les longs détours sont des occasions de savourer Sa présence continuelle à nos côtés. En fin de compte notre réaction face aux détours annoncés est une bonne indication de notre compréhension de la personnalité de Dieu : si nous nous rebellons, nous n’avons pas appris à Lui faire confiance. Si nous serrons les dents et faisons contre mauvaise fortune bon cœur, nous serons peut-être félicités par les autres pour notre courage, mais nous n’aurons gagné que l’approbation des hommes pas celle de Dieu. Par contre, si nous nous réjouissons malgré les difficultés des détours (Lisez 1 Thessaloniciens 5.18), nos louanges et notre confiance ouvriront la porte des miracles et le chemin de la victoire ! Et l’on dira de vous, comme d’Hénoc : “Il a marché avec Dieu pendant [tant] d’années !” (Genèse 5.22).

Bob Gass